Le Commando de Cluny est issu d’un groupement FFI de Cluny, commandé par le Commandant Laurent Bazot. Une partie du maquis de Sylla, composé pour une grande part par des mineurs Montcelliens, s’engagea à compter du 16 septembre 1944 dans le Commando de Cluny. Le commando est rattaché à la Première Armée Française. Il est composé de 3 Compagnies (Capitaine Du Chaffaut, Prost et Fruitier), d’une Compagnie Hors Rang (Commandant Broyer) et d’un Groupe Franc (Lieutenant Fontaine). Son État Major est constitué des Capitaines Dubois, Loizillon et des lieutenants D’Halle et Jacquet.

Jusqu’au 21 septembre, le Commando cantonne à Bergesserein (Saône et Loire) où il est rattaché à la 1ère DMI (Division de Marche Indigène) puis au 9ème DIC (Division d’Infanterie Coloniale). A cette date et jusqu’au 26, les Compagnies sont dirigées sur Avannes Avenay (Au Sud Ouest de Besançon) pour des missions de patrouilles dans le secteur de Medières – La Pretière – Longevelle.

Le 4 octobre, le commando perd 6 hommes (2 morts et 4 blessés) lors d’un engagement. Diverses patrouilles, engagements et missions de liaisons dans le même secteur sont effectués jusqu’au 29 où toutes les Compagnies sont dirigées au Valdahon pour une période d’instruction qui dure jusqu’au 10 novembre.

Le 17, non loin de Belfort, une attaque sur Vacheresse est engagée. Le commando atteint ses objectifs malgré les champs de mines, les communications défectueuses et le ravitaillement qui ne suit pas. (2 blessés).

Le 18, la progression reprend et les mines font 3 morts et 3 blessés. Le lendemain, alors que l’attaque se poursuit, un détachement du Commando est envoyé sur le Barrage de Champagney qu’il faut absolument préserver afin d’empêcher l’inondation de la vallée voisine. Les chars qui devaient l’accompagner restent bloqués par des coupures de voies réalisées par l’ennemi. A la fin de la journée, l’objectif est atteint malgré l’acharnement des assiégés et la mise hors de combat de 30 hommes (9 morts, 19 blessés et 2 prisonniers).

Le 23, le commando est mis à disposition de la 2ème DIM (Division d’Infanterie Marocaine) et fait route sur Belfort aux mains des Allemands. Le 25, il s’installe dans les forts de Belfort pour les défendre et pour assurer la sécurité de la ville.

Le 2 décembre, le commando est envoyé dans les Vosges et attaque la Côte 475 à Bourbach le Bas (Haut Rhin).  Dès les premières heures, la crête est atteinte mais doit être abandonnée. L’ennemi à contre-pente ne permet pas de ‘y installer. De plus, le manque d’artillerie et de chars empêche le délogement de ces derniers. La journée coûte au commando 7 morts et 4 blessés. Le lendemain, l’ennemi contre-attaque mais est repoussé par l’artillerie. Du 3 eu 6 le commando s’installe au sommet et reste en position. Le 7, il change de secteur pour relever d’autres éléments, les hommes alertes sont réunis pour une attaque prévue le lendemain sur Rammersmatt. Le 8 la progression commence, conjointement une mission de patrouille sur le Kürrenburg, qui commande l’accès à Thann,est lancée. Il est défendu par un bataillon allemand entier. La progression est lente et difficile, et le soir le premier des trois sommets qui le compose n’est pas encore atteint. Les hommes sont exténués et sont alors relevés. (6 morts et 9 blessés). Le lendemain, les Allemands décrochent et le Kürrenburg est pris. Le commando est mis au repos.

Le 11, il est porté sur Thann où l’ennemi est installé, puis est relevé les 12 avant d’y revenir le 19 (la 3ème Compagnie, installée dans une fabrique est à 40 m de l’ennemi). Dans la nuit du 20, les Allemands déclenchent un tir de préparation et lance une offensive qui est repoussée mais coûtera un mort et un blessé au commando.

Le 24, les hommes voient les soldats allemands porter un canon à courte distance qui, accompagné de mortiers font 7 morts et 12 blessés au commando. Les soldats passent la journée de Noël et du 31 décembre sur leurs positions et repoussent les infiltrations ennemies qui font 1 mort et 5 blessés.

Le 5 janvier, le commando de Cluny prend le nom de 4ème Bataillon de Choc. Seulement 250 hommes sont encore aptes à combattre. Le lendemain, le bataillon est dirigé à Etupes pour un repos bien mérité. Entre le 16 janvier et le 4 février, le bataillon recevra des renforts de Saône et Loire. Deux jours plus tard il s’installe à Rouffach pour une période d’instruction de 8 jours puis reste en formation jusqu’au 2 avril où le bataillon reçoit l’ordre de se tenir prêt pour faire mouvement sur l’Allemagne. C’est ce qu’il fait trois jours plus tard.

 Du 4 au 9, le bataillon patrouille dans une région allemande indifférente voir hostile. Un homme est tué par un tireur isolé. Le 20 avril, le Bataillon impatient de reprendre le combat est mis à disposition de la 1ère DB (Division Blindée). Les jours suivants le Bataillon navigue sur un front confus où les Prisonniers de Guerre se sont libérés et ont pris les armes et où les troupes allemandes battent en retraite.

Le Bataillon cantonne dans la région de Buchau et effectue des patrouilles de nettoyage. Quand il quitte cette région, le 2 mai, 1750 prisonniers furent remis à la Division, la région était pacifiée et épurée. Cependant, la vigilance doit être de mise, il reste encore quelques soldats allemands pour croire en la victoire du Reich. Ainsi le 4 mai, un soldat du Bataillon est tué par un tireur isolé.

 Le 8 mai, c’est la victoire.

Les mois de mai et juin suivants sont faits d’entraînement, de sport, d’opérations de police militaire et ponctuellement de défilés ou de prises d’armes.

La 2ème Compagnie, finira la campagne comme garde d’honneur du Maréchal De Lattre de Tassigny.

Merci à M. Jérémy Beurier pour son aimable autorisation de repoduction de son article.

Source : http://legrenadierbourguignon.e-monsite.com


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